La mine AO (Néhoué, POUM)

Total distance: 8615 m
Max elevation: 97 m
Min elevation: 22 m
Total time: 05:23:57
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La mine AO, située dans le bassin de la Néhoué (POUM), découverte en 1887 est située à 4 km environ à l’ouest de la mine NEMOU-PILOU. Elle est moins connue que son illustre voisine.

Et pourtant, ces deux mines, reliées par voie ferrée, partagent une histoire commune : comme à PILOU ce sont les transportés du bagne (objets des « contrats de chair humaine » entre l’administration pénitentiaire et les premiers exploitants miniers, en l’occurrence John HIGGINSON) qui ont fait la mine AO (constructions et exploitation). Ils parcouraient quotidiennement dans les deux sens la distance qui séparait cette mine de leur lieu de détention enchaînée à PILOU.

Prometteuse en raison de la richesse de son filon, la mine ne connaîtra cependant jamais une activité soutenue et cessera définitivement son exploitation en 1931 avec la faillite de la Société minière du Diahot qui en était propriétaire.

Si les vestiges de PILOU sont toujours visibles (https://les-epicuriens-du-caillou.fr/la-mine-pilou-poum/), ceux de la mine AO ont subi l’outrage du temps.

Depuis la vallée de la Néhoué, il faut remonter le cours du creek de la mine AO (Pwa A) pour apercevoir le premier signe d’activité humaine, en l’occurrence, une petite échelle sur la rive droite.

En montant à son aplomb, on se trouve immédiatement sur le carreau de la mine.

En se dirigeant ensuite vers la droite, nous tombons sur le dispositif à vapeur (citerne, chaudière, treuil, cables, etc.) qui servait à remonter le minerai et les travailleurs des puits et des galeries. Des galeries, protégées par des barrières, sont également visibles.

Les habitations du village minier qui se situait sur la rive opposée ont disparu aux dires de notre ami José RAILLARD. Seuls resteraient des terrassements. Nous n’explorerons donc pas cette partie là, la végétation ayant retrouvé ses droits.

En revanche, nous nous intéresserons au tracé de la voie ferrée qui desservait la mine PILOU en contrebas.

La plate-forme du départ de la voie ferrée est facilement reconnaissable sur la rive droite. Nous suivrons son tracé possible faute de rails au sol de manière continue, intrigués toutefois par l’étroitesse des bords de creek qui rendent difficilement imaginable un tracé rectiligne de la voie, en montée de surcroît.

La réponse nous sera donnée sur le terrain, sur la rive gauche, avec la découverte de rails suspendus au-dessus d’un petit talweg et, un peu plus loin, d’un morceau de voie ferrée en virage en direction du creek, large et profond à cet endroit, puis de nouveau des rails sur la rive opposée : la voie ferrée passait d’une rive à l’autre par des ouvrages d’art en bois qui ont complètement disparu (à l’exception d’un socle en béton), contrairement à ceux de la partie basse du tronçon au-delà du tunnel vers PILOU, réalisés en béton. Ces derniers seraient encore visibles bien que le parcours soit envahi par les cerisiers de Cayenne. Quant à l’inclinaison trop forte en montée, il semble qu’il y ait eu un défaut de conception qui ait nécessité un peu plus loin un rebroussement de voie pour rattraper le décalage de niveau (rapport Glasser avril 1903).

Les portions de rail visibles sont matérialisés par des waypoints sur la trace GPX.

Du fait de l’heure tardive, nous ne pourrons pas poursuivre plus en avant notre découverte du tracé jusqu’au tunnel de 250 m situé plus loin sur la ligne à environ un kilomètre. Nous rebrousserons chemin en suivant les rives du creek, parfois son lit, pour redescendre jusqu’aux véhicules. Le balisage fait par les RANDO RAIDEURS DE KOUMAC lors d’une randonnée organisée récemment nous facilitera la tâche.

Cette expédition nous aura permis une nouvelle découverte de notre riche patrimoine minier !

Remerciements :

– Merci à François COGULET qui nous a accueilli chaleureusement et nous a écourté la partie marche en nous conduisant dans la benne de son 4X4 le plus près possible de la mine

– Merci à José RAILLARD qui nous a servi de guide, conduit aux vestiges de la mine et expliqué le fonctionnement du dispositif mécanique

Sources :

“Ouégoa, au pays des Wegs – Le passé en héritage” de José RAILLARD

– “Au Diahot” de Benoît DELVINQUIER

– “Les rails calédoniens” de Jean ROLLAND

– les bulletins n° 133 et 169 de la SEHNC (Société d’Etudes Historiques de Nouvelle-Calédonie)

– Fonds photographique ANC

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Un commentaire :

  1. Benoît Delvinquier

    Deux accès permettent de se rendre à Ao : par la vallée de Néhoué ou bien par Pilou via le tunnel d’Ao en suivant le tracé du Decauville. La marche est assez longue et éprouvante à cause de la végétation mais permet de découvrir ce tunnel toujours en bon état. Le long du tracé, on trouve partout des clous de rail laissés à l’abandon.

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