OUEGOA : La descente du Diahot en kayak, la Roche Mauprat et Sentinelle

Nous sommes de retour à Ouégoa pour trois journées de nouvelles découvertes.

JOUR 1 : LA DESCENTE DU DIAHOT DE WARENI AU QUAI VALLETTE :

Départ depuis le Camp de Tarap Destination dans la brume du matin avec les kayaks sur la remorque. Même les vaches sont surprises de nous voir si tôt…

Arrivés au radier de la Warédi (Tadé ou Pwa Warédi ou Waréni pour les Wegs), il nous faut jouer les cantonniers pour permettre à l’attelage de franchir le gué.

Le top départ est donné avant 8 heures. Nous descendons la Warédi, un affluent du Diahot, sur environ 2 kilomètres avant de rejoindre le Diahot.

Le soleil rasant, le silence que seul vient percer le chant des oiseaux et l’effet miroir de l’eau nous enchantent. Que c’est beau !

Une fois la confluence atteinte, le Diahot déroule son cours majestueux et lent en méandres aux courbures douces.

Les abords, à la végétation dense, laissent poindre deci, delà l’activité humaine sous la forme d’un champ cultivé, d’un petit feu d’écobuage, d’un « bonjour » lancé depuis la végétation, d’une petite embarcation au repos ou d’un canotier qui surgit de nulle part et fend l’eau pour se rendre d’un point à l’autre de la rive.

Après quelques mots échangés avec Stéphane et Alzo qui travaillaient dans une grande bananeraie, ceux-ci nous ont gentiment offert des mains de bananes qui sont restées en figure de proue sur mon kayak pour le reste du parcours. Nous avons commencé à les déguster au premier arrêt.

La descente s’est poursuivie à un rythme variable selon le type de kayak. Le convoi s’étirait sur plusieurs centaines de mètres sur un Diahot de plus en plus large.

La dernière ligne droite nous a paru longue : le vent de face s’était légèrement levé.

L’arrivée à la bifurcation vers le quai Valette, matérialisée par des bambous judicieusement plantés dans l’eau, était la bienvenue après un peu moins de 15 km à pagayer. Certains ont même fini les dernières longueurs accrochés aux flancs d’un tôlé en alu motorisé…

JOUR 2 : La Roche MAUPRAT :

« Figure iconique, visible de loin, se dressant à 180 m d’altitude et repère géographique incontesté de cette région, la Roche Mauprat est formée de pitons calcaires à l’allure de tours médéviales en ruine au-dessus de la forêt d’Ougne. Les stries verticales qui marquent la roche, sont appelées en géologie « griffes du diable » comme si elles avaient été gravées par quelque créature maléfique, et résultent d’une dissolution partielle du calcaire par les eaux de ruissellement. C’est sans doute en référence au roman de George Sand, Mauprat, paru en 1837, que cette formation a ainsi été dénommée. L’auteur y décrit en effet un castel à l’aspect sinistre, la Roche Mauprat, situé à La Varennes, en Bas-Berry ».

Cette description, extraite de l’article de Benoît Delvinquier et José Raillard dans le bulletin n°169 du 4ème trimestre 2011 de la SEHNC, illustre bien l’aspect imposant, voire inquiétant et visible de très loin de la Roche Mauprat (164.31583 -20.35829). Il n’est pas sans rappeler par sa dimension et sa composition géologique les blocs de Adörö, Thodibin et Pwéni, dits Grottes de Tchalabel que nous avions visitées il y a quelques temps (cf. https://les-epicuriens-du-caillou.fr/les-grottes-de-tchalabel-adoro-ouegoa/).

Il nous aura fallu partir très tôt de Ouégoa et emprunter durant plus d’une heure la route de la Mérétrice en direction d’Arama, praticable uniquement par des vrais véhicules 4×4 tant son état est dégradé,

avant de commencer la marche en direction du bloc rocheux en progressant à tâtons parfois à travers la broussaille ou en longeant les cours d’eau.

Notre exploration nous a amenés à un peu plus de 200 mètres du bas du bloc rocheux, suffisamment près pour en admirer la splendeur…

avant de rebrousser chemin avec l’impression parfois d’être accompagnés par des présences animales…

JOUR 3 : SENTINELLE (Pu Nolé) :

Total distance: 1353 m
Max elevation: 76 m
Min elevation: 6 m
Total time: 01:20:39
Download file: sentinelle-pu-nole-ouegoa.gpx

Encore une belle journée qui s’annonce. Nous allons visiter la Sentinelle ou Sentinelle tout court.

Le nom de cet îlot situé à environ 19 km de Ouégoa a été donné par le docteur Jean-François Antoine dit Antonin DAUZAT, premier médecin de Ouégoa, lors de la déclaration d’un claim d’une mine de cuivre sur celui-ci. Louis CRESPON, préposé aux mines dans la région du Diahot, écrit en 1883 à propos de la mine de Sentinelle : « les travaux entrepris consistent en une tranchée de 6 mètres terminée par une galerie à travers-banc de 4 mètres… A l’extrémité de la galerie, le filon a été reconnu en profondeur par un puits qui suit l’inclinaison du filon… On trouve aujourd’hui (1883) dans les déblais, de beaux échantillons, du cuivre carbonaté bleu (azurite) ».

Après nous être fait déposer sur l’îlot par Ricky de TARAP DESTINATION, nous avons commencé à gravir la pente en direction du sommet (99 m) en le contournant par sa face Est, voie la moins escarpée.

Nous avons trouvé dans la montée, les vestiges de ce qui était vraisemblablement un four (164.32042 -20.30512).

avant de tomber sur ce qui ressemble fortement à la tranchée décrite par CRESPON

et de trouver la galerie (164.31937 -20.30476). Celle-ci descend en diagonale sur quelques mètres. Il ne nous a pas été possible, sans corde pour s’assurer ni source d’éclairage adéquate, de vérifier au fond la présence du puits qui suit le filon. Pas d’azurite visible mais des traces de malachite (verte).

La « mine », jamais exploitée, semble être restée dans l’état dans lequel elle était en… 1883 !

La ligne de crête jusqu’au sommet de l’île permet d’avoir une vision (à travers branches) du marais en direction de Pondolaï (Pondlaï en Weg), du Diahot en amont et vers son embouchure.

La végétation, principalement dominée par les gaïacs recèle cependant de beaux exemplaires de plantes endémiques ou indigènes ou de champignons. Attention dans la progression aux lianes grain d’encre (Passiflora suberosa) envahissantes et rampantes qui peuvent vous entraver les jambes lors de la marche et provoquer des chutes.

La remontée à bord du bateau se fera un peu plus au nord à travers la mangrove.

La navigation se poursuivra à travers les bras du Diahot qui comptent par endroits des palétuviers dont la taille impressionnante fait penser à de grandes orgues de cathédrale.

A l’issue de ces trois belles journées d’aventure, nous tenons à remercier chaleureusement Richard (Ricky) MARTIN de TARAP DESTINATION, Jean-Pierre, son père, et Kayssane ,sa fille, sans lesquels ces belles découvertes n’auraient pas été possibles.

Un grand merci également à Marco (Finance) DUBOIS et à Maïté CARNICELLI pour leur bonne humeur, leur générosité et pour nous avoir accompagnés au cours de ces journées et soirées…

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