Découverte par hasard par d’ex-militaires en délicatesse qui avaient emprunté un sentier kanak venant de Balade, sur la côte Est (d’où le nom qui lui a été donné!), la mine BALADE marque le tournant de la prospection minière vers le cuivre, avec la déconvenue de l’or. Ouégoa deviendra alors un centre minier exceptionnel entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle.
Passant entre les mains de plusieurs concessionnaires, la mine se retrouve dans l’escarcelle de John HIGGINSON qui utilisera principalement la main d’oeuvre pénale pour son exploitation, dont des arabes déjà sur place pour construire les routes. Fait peu connu, il sera fait également appel à des travailleurs néo-hébridais et salomonais.
Gravure (Mémorial Calédonien)
Des milliers de tonnes de minerai de cuivre seront extraits de la mine BALADE entre 1874 et 1884 (avec un record de 7.741 tonnes en 1879). La baisse de la production et la diminution du cours du minerai conduiront à la cessation de l’activité au profit de la mine PILOU où une partie du matériel et la main-d’oeuvre pénale seront transférés.
Le minerai extrait a successivement été acheminé jusqu’au Diahot à dos d’homme, puis dans des carrioles, enfin par tramway. Il ne reste pas de traces de la voie ferrée ni des wagonnets, à part un petit tunnel ferroviaire qui reliait la mine Balade à la mine Murat, que nous n’avons pu voir.
Une tentative de relance d’exploitation verra le jour entre 1929 et 1931 par la Société Minière du Diahot, sans les bagnards cette fois. Les conditions de travail épuisantes dans les galeries surchauffées et mal aérées et la vie dans un environnement marqué par l’omniprésence des moustiques conduiront à une pénurie de main-d’oeuvre (malgré l’apport de travailleurs indonésiens) qui, associée à l’effondrement du cours mondial du cuivre entraîneront la faillite de la société.
Un panneau touristique un peu défraîchi dans un virage en direction du col d’Amos et un chemin étroit à emprunter ne laissent pas présager de la richesse et de la beauté de la mine LA BALADE qui se dévoile après une centaine de mètres.
La vallée (Têhaik) est étroite !
Des murs de soutènement imposants étayent le côté Nord du creek.
Contrairement à Pilou, il n’existe pas de véritable plan permettant de situer l’emplacement du carreau de la mine, des bâtiments administratifs et des habitations dont il reste très peu de vestiges. Il est difficile d’y imaginer la vie telle qu’elle se déroulait au quotidien.
Seul subsiste un bâtiment technique imposant qui servait de local à la machinerie produisant l’énergie nécessaire à la vie de la mine et à l’extraction du minerai (concasseurs, broyeurs, remontée, etc.)…
ainsi que la poudrière…
Le réseau de galeries était impressionnant : des galeries verticales à plus de 290 mètres de profondeur et de nombreuses galeries latérales, y compris sous le lit du cours d’eau. Il ne reste que quelques galeries accessibles en surface, peu profondes. L’eau qui s’écoule dans certaines d’entre-elles et les étais en bois fragilisés laissent à penser que les galeries les plus profondes se sont effondrées avec le temps.
La première galerie après le bâtiment technique :
Un peu plus haut dans la vallée :
L’entrée d’une galerie 
D’autres galeries :
Les affleurements et cristaux de malachite et d’azurite à l’intérieur de ces galeries sont de toute beauté:
Nous flânerons un moment dans cet endroit magnifique…
Crossostylis grandiflora 
avant de repartir pour d’autres aventures…
ATTENTION ! en raison de l’emplacement peu visible et de l’état des galeries et pour bénéficier des meilleures informations sur l’histoire de cette mine, il est indispensable à notre avis d’être accompagné d’un guide !
Merci à Richard de TARAP DESTINATION de nous avoir guidés et fait découvrir l’essentiel de ce site.
Pour en savoir plus sur l’histoire de la mine BALADE :
- « OUEGOA : Au pays des Wegs, le passé en héritage » de José Raillard
- Les bulletins de la SEHNC (Société d’Etudes Historiques de Nouvelle-Calédonie)
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