Max elevation: 555 m
Min elevation: 21 m
Total time: 08:01:00
Départ pour une nouvelle expédition pour le lac Chakéké (Yaté) avec l’espoir de le voir cette fois en eau après les pluies abondantes des dernières semaines. Le « lac » Chakéké est une doline de grande taille nichée dans un cirque profond et qui ne se découvre qu’au débouché d’un creek. Un véhicule est déposé au parking (bien aménagé) du « rocher FLNKS » sur la route d’Unia. Nous avons pris la peine entretemps de déposer un autre véhicule en bas du chantier des éoliennes. Il s’agit de faire une boucle afin d’éviter de reprendre le même chemin au retour.
Le départ du sentier est bien dessiné à la gauche du parking. Il traverse l’enceinte grillagée d’un bâtiment de captage d’eau. D’emblée, la pente est raide mais des marches creusées à même le sol en facilitent la montée dans les premiers mètres. Le sentier à fort dénivelé dans les fougères fait ensuite place à un tracé plus dégagé et plus régulier en ligne de crête avec la traversée parfois de zone rocheuses qui requièrent une certaine attention.
Le panorama s’ouvre sur le lagon Sud avec le récif frangeant et la mer baignée d’une lumière aveuglante en ce début de journée ensoleillée.
La suite du sentier est bien tracée. Il suffit de suivre ses courbes et dénivelés et de se laisser subjuguer par les contrastes harmonieux des couleurs entre les zones de forêts verdoyantes des massifs environnants, l’ocre du terrain, ses nuances sur les roches et la noirceur des chromites qui répondent au bleu uniforme de la mer et à l’écume brillante des récifs.
L’arrivée au plateau des cairns de Gwé Kara (166,91296 -22,10063) nous offre un autre environnement et surtout une athmosphère magique. Il se dégage de ces lieux une énergie particulière. On compte près d’une vingtaine d’amoncellements de cailloux. En l’état actuel des connaissances archéologiques (la tradition orale kanak en a perdu la signification ou l’utilisation), les cairns seraient la matérialisation des lieux d’échange ou des croisements de sentiers. L’alignement précis en forme de « L » des amoncellements de pierres à cet endroit ne manque pas d’intriguer et ajoute au mystère.
A partir de là, le chemin amorce une descente marquée et contourne le bassin du Chakéké, sans jamais le dévoiler,
jusqu’au croisement avec le lit asséché d’un petit creek en travers du chemin (166,90783 -22,10416). Sur la partie droite, on peut voir un muret en pierre dont l’usage nous échappe. Peut-être les restes d’un campement d’une petite prospection ou exploitation minière ancienne ?
Nous entamons avec conviction la descente du creek qui alimente le Chakéké. Après la partie caillouteuse large le lit se rétrécit.
Les traces de la montée récente des eaux encore visible sur la végétation des berges nous conforte dans la perspective enthousiasmante de découvrir un véritable lac.
Le parcours est délicat et se fait alternativement dans le lit du creek ou sur les à-côté lorsque des flaques d’eau et de boue barrent notre route ou rendent la progression difficile. Dans les deux cas, la boue alourdit nos chaussures qui s’enfoncent parfois jusqu’aux chevilles. On assiste à quelques glissades plus ou moins bien maîtrisées et dans ce cas le bain de boue est inévitable !
Au bout d’une vingtaine de minutes d’efforts, nous parvenons au débouché du creek et là, consternation, la doline est… asséchée !
Le fond de la doline est recouvert d’une couche uniforme de boue orangée… Il a été comblé par toutes les alluvions naturelles ou produites par l’activité humaine (prospections, feux, exploitation minière) et chariées par les pluies au fil du temps. Son niveau est plus élevé que le fond du talweg qui y aboutit. L’eau ne doit plus couler que par intermittence (le creek du talweg est éphémère) et doit se déverser à gros flots en cas de fortes pluies ( le bassin versant est complètement érodé), passer, s’infiltrer ou s’évaporer très rapidement…
Nous restons un moment à explorer les lieux et prendre des photos. Nous quittons la zone en empruntant cette fois plus francherment le lit du creek boueux avant de bifurquer sur la gauche et de traverser une zone de sous-bois encombrée afin de rejoindre la suite du chemin vers les Mamié.
Immédiatement après, une petite zone de forêt nous permet de découvrir plusieurs daenikera corallina, juste avant la traversée d’un creek sous ombrage (166,90225 -22,10690 ) qui se déverse plus bas dans la Nooti. Nous y referons le plein des gourdes.
Nous remonterons ensuite vers les Mamié par une alternance de zones dégagées et à végétation arbustive rase avant de rejoindre la piste minière des Mamié et d’entamer la longue descente, délicate en raison de la déclivité, de l’irrégularité du terrain, des nombreuses plaques glissantes et des cailloux roulants qui jonchent le sol sur sa dernière partie.
Les éoliennes en construction avec leurs pylones blancs seront notre marqueur pour calculer la progression de notre retour sous les lumières rasantes du soleil de fin d’après-midi…
En résumé, une randonnée exigeante de près de 14 Km avec un dénivelé positif de 730 mètres (1) et des alternances de montées et de descentes jusqu’à son terme. Elle est une alternative à l’aller et retour depuis le même point et elle permet de traverser, avec toutes les précautions qui s’imposent, le chantier en cours de l’installation d’éoliennes qui n’ont pas encore reçu leurs pales. Le tronçon sortie des éoliennes – parking du rocher FLNKS se fera en voiture.
(1) Pour mesurer la difficulté de cette randonnée nous utiliserons la notion de Kilomètre effort où 14 Km + 750 m de dénivelé positif correspondent à 21,5 Km à plat avec passages en terrain parfois encombré ou difficile (pour plus de précisions sur la notion de kilomètre-effort :
Avertissement
La pratique de la marche, de la randonnée et du trekking comporte des risques inhérents à ces activités. Nous vous recommandons donc la plus grande prudence dans l'interprétation et l'utilisation des données fournies dans ce blog. Malgré tout le soin accordé à leur exactitude, les informations fournies par ce blog ne pourront en aucun cas engager la responsabilité de son auteur; Par ailleurs, les personnes qui participent au blog et au site déclinent toute responsabilité en cas d’accident et ne pourront être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit.