Les “grottes de Tchalabel” : le nom nous aura autant intrigué que la perspective de découvrir ces grottes mythiques.
Aucune indication précise sur les cartes topographiques, peu d’écrits récents sur le sujet et les différentes orthographes et prononciations du nom du lieu (Tchalabel, Djavel, Calabel, etc.) ajoutaient au mystère…
Si c’est le docteur DAUZAT, en poste à Ouégoa à la fin du XIXème siècle à qui l’on doit le premier récit enflammé et poétique de la visite des grottes (Moniteur de la NC 1874 repris par José RAILLARD dans son ouvrage Ouégoa, au pays des Wegs, le passé en héritage), c’est le naturaliste Fritz SARASIN qui en fera la description la plus détaillée et la plus proche de la réalité après sa visite des lieux en 1911 (La Nouvelle-Calédonie et les îles Loyalty, souvenirs de voyage d’un naturaliste, traduit de l’allemand par Jean ROUX).
Après une chevauchée dans la benne d’un 4×4 sur la propriété BOZE, nous atteignons le point de départ de notre marche courte mais accidentée (environ 3 km aller et retour).
Même si nous les avons aperçu de loin par moments lors de la traversée de la savane à niaoulis, nous sommes époustouflés à la vue rapprochée de ces trois blocs massifs de roche calcaire qui semblent surgis de nulle part.
Ils sont cartographiés sous les noms de Adörö, Thodibin et Pwéni (le bloc isolé plus au nord) mais c’est la petite rivière qui coule à proximité (Calabel) qui leur donnera leur nom pour la postérité.
Nous visiterons la plus grande grotte dont l’ouverture la plus accessible se trouve sur la façade Nord Ouest du massif Adörö (164,35950 / -20,40974).
Pour arriver à la grotte, il aura fallu monter et descendre quelques collines aux flancs érodés sous l’action des cerfs , traverser un petit cours d’eau et suivre un large couloir encombré de rochers tombés du massif à l’aplomb de celui-ci…
puis, escalader prudemment les rochers instables…
avant de pénétrer par un boyau étroit qui s’ouvre sur la première galerie en contrebas.
Pas de stalactites ou de stalagmites dans cette grotte mais des anfractuosités dans la roche aux formes étranges et une succession de cavités à différents niveaux sur plusieurs centaines de mètres sous des voûtes pouvant avoisiner les 30 mètres de hauteur, à vue d’œil.
Sous l’effet combiné de la lumière extérieure qui pénètre par des interstices ou des puits et de nos lampes torches, le spectacle est de toute beauté !
Des traces de la présence humaine ancienne, nous ne trouverons dans les grottes que quelques fragments de poterie lisse. Le sol, jonché de déjections des roussettes de cailloux qui y ont élu domicile, cache probablement encore des objets archéologiques et outils identiques à ceux que Fritz SARASIN avait décrits et photographiés.
Au pied du massif, une inscription dans la pierre peut faire penser à un pétroglyphe.
Il existe une autre cavité identifiée à l’arrière du même massif dans laquelle des ossements sont encore visibles. L’accès y est plus difficile et il nous aurait fallu plus de temps pour la visiter avec tout le respect qu’il se doit pour un lieu de sépulture.
Merci à Sylvio “Yoyo” LEFEBVRE pour son accueil chaleureux, sa connaissance du terrain et ses anecdotes intéressantes. Pour vivre cette expérience unique, s’adresser à Yoyo (Tel 70 59 89). Il vous guidera, lui ou ses fils, moyennant une juste rétribution. Attention : cette visite nécessite une bonne condition physique car il faut franchir en devers des collines au sol friable et escalader de gros rochers parfois instables et glissants.
Avertissement
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