Après le geste coutumier à la chefferie de Balade, nous empruntons un chemin qui longe l’église de Balade où de magnifiques vitraux retracent l’installation des premiers missionnaires, puisque Mgr Douarre, 33 ans, le père Pierre Rougeyron, 26 ans , et le frère Blaise Marmoiton s’établirent à Balade, pour une première mission, de 1843 jusqu’au martyr du frère Marmoiton en 1847 lors d’une révolte des tribus notamment suite à une épidémie. C’est aussi là que la première messe fut célébrée sur le territoire.
Max elevation: 386 m
Min elevation: -1 m
Total time: 08:58:52
Vers 7h30 , nous quittons l’église pour suivre le sentier (-20.311130, 164.50119) en direction du col de Parari (ou de Poraris). Première surprise agréable, le sentier est bien praticable. En effet nous trouvons un chemin relativement propre, complété par des constructions, ouvrages en pierres et dalles, lors des passages des nombreux cours d’eau, probablement l’œuvre d’une entreprise de prospection forestière ou autre. Initialement muletier, la pente est régulière et douce, serpentant le flanc des collines. Il faut se souvenir qu’avant la route du col d’Amos, ce sentier était la principale voie de passage entre les deux côtes, à pied, à cheval ou avec mule…
Très rapidement nous découvrons des paysages magnifiques, époustouflants: vues du lagon, savanes de niaoulis …
Autre bonne surprise, l’existence de zones de forêts denses humides avec la présence de magnifiques fougères et des palmiers endémiques, souvent des Cyphophoenix alba ou des Burretiokentia hapala.
Cyphophoenix alba 
Burretipkentia hapala 
Nous alternons ainsi entre les jeux d’ombre et de lumière…
…de jaune et de vert …ou des reflets dans l’eau d’un creek…un enchantement.
Le col ( -20.342998, 164.484897), à 382 m, zone de basculement vers Ouégoa, est atteint au bout de 4 heures. Endroit magnifique mais nous n’y jouons pas les prolongations compte tenu du vent qui souffle dans le creux du passage et d’une végétation minimaliste qui nous laisse sans protection. La vue du Diahot offre également la perspective d’une descente agréable. Ce fut un excès d’optimisme.
En effet le sentier muletier n’avait pas été pratiqué et entretenu depuis longtemps. Nous sommes confrontés à plusieurs reprises, à de la broussaille dense et agressive : sensitives hautes déchirant les vêtements, lantana très développé faisant un véritable mur. Cela nous oblige à ouvrir le chemin au sabre. De plus cette végétation abondante, invasive, masque souvent des trous qui, en cas de perte d’attention, peuvent nous précipiter dans le ravin à pente raide. Quelques frayeurs pour certains d’entre nous…
Contrairement au sentier du matin sur la côte est, il n’y a pas eu sur ce tronçon d’intervention systématique d’un bulldozer. On observe nettement sur la roche, les traces de pioches. Un travail immense et impressionnant a été effectué à l’époque. Cette progression difficile, fatigante, interminable, nous demande 5 heures, plus que pour la montée. Des sources claires nous offrent un réconfort relatif.
On retrouve également dans la descente d’anciens aménagements de voirie.
C’est donc avec bonheur que nous trouvons le charme et la sérénité de la propriété qui nous accueille à l’arrivée. Merci à son propriétaire.
Au total, ce fut une marche éprouvante pour les organismes , notamment à cause de la descente, mais qui nous offrit des instants merveilleux, par sa richesse et sa diversité, pendant 9 heures et 14,6 km. Un super sentier , une fois nettoyé, mais à parcourir prudemment en l’état.
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